Quartier libre,

“Les habitants de Rivière Salée s’identifient à leur quartier”

Un tiers de ses habitants a moins de 20 ans. Et quasi deux tiers moins de 40. Bienvenue dans le quartier jeune – bien que très ancien ! – de Rivière Salée, qui est aussi le quartier d’enfance de Yann Guindon, agent immobilier.

Avec Yann Guindon, AZ immo
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Bonjour Yann. Rivière Salée est le quartier le plus étendu de Nouméa. Tu le connais très bien, tu peux nous guider ?

Rivière Salée fait partie d’un grand programme d’urbanisation lancé par la municipalité à la fin des années 60, pour faire face au boom du nickel et à la hausse de la population de Nouméa. Aujourd’hui, c’est un GRAND village quasi fermé, à l’entrée de la ville, et divisé en 5 secteurs. Pour celui qui ne connaît pas, cet isolement naturel lui donne des airs de “village gaulois” derrière ses remparts ! Impression accentuée par le fait qu’il n’y avait pour y entrer que deux voies : par l’avenue Bonaparte au Sud ou l’avenue Koenig au Nord, via le PK7.

C’est vrai que cette situation crée un environnement particulier. Pour ceux qui y ont grandi, comme moi, il existe un fort sentiment d’appartenance. On s’identifie à ce quartier. Les voisins, c’est parfois la famille, des proches ou la nounou des enfants…

Depuis 2006, Rivière Salée dispose d’un véritable “cœur de quartier” piéton autour de trois placettes aménagées, avec la médiathèque, un centre commercial et un café musiques.

Tu peux nous parler de ton enfance à Rivière Salée ?

Mes parents y ont acheté un terrain et fait construire au début des années 80. J’avais 6 ou 7 ans. J’ai commencé par l’école Suzanne Berton, à l’entrée du quartier. Elle a fermé depuis et est devenue la caisse des écoles de Nouméa. En 1984, j’ai fait ma rentrée de CM2 à l’école Jacques Trouillot qui venait d’ouvrir. Puis toutes mes années collège au Collège de Rivière Salée.

“Équipements sportifs, écoles, médiathèque, santé… Il y a tout ce qu’il faut.”

À l’époque, la “mixité sociale”, la “cohabitation pluriethnique” ou le “vivre ensemble” n’étaient pas encore des concepts politico-médiatiques. C’était simplement la réalité de Rivière Salée. Kanaks, Tahitiens, Wallisiens, Caldoches, Javanais… Tout le monde cohabitait. Je m’y suis fait des amis pour la vie et certains des miens y vivent encore.

Comment on y vit aujourd’hui ?

Du fait de la population jeune du quartier, on y trouve de nombreux parcs de jeux, équipements sportifs et culturels, établissement scolaires du premier et du second degré… D’ailleurs, j’ai bénéficié dans mon collège de très belles infrastructures sportives rénovées grâce aux Jeux du Pacifique en 1987. On peut aussi citer la salle omnisport, la piscine, le terrain d’athlétisme et de foot, le terrain de rugby, la grande Médiathèque et le parc, qui est le plus grand parc municipal de Nouméa. Niveau santé, tout est à proximité. Il manque peut-être quelques restaurants.

“Habiter ce quartier, c’est passer plus de temps en famille et moins dans sa voiture.”

En tant qu’agent immobilier, qu’est-ce que tu dis aux familles qui souhaitent s’y installer ?

Je leur montre la carte de Nouméa vue du ciel. Ça permet de comprendre l’atout géographique de Rivière Salée : il est situé à l’entrée de la ville et bordé par les grands axes de sortie vers le Nord et vers le Sud. Ça parle très bien à tous ceux qui passent plus de 2 heures par jour dans leur voiture. Habiter ce quartier, c’est rentrer plus tôt chez soi pour profiter de ses enfants et s’adonner à ses activités. En plus, maintenant, Rivière Salée est traversé par le Neobus. Et puis c’est abordable.

Et à ceux qui vendent leur bien ?

Je leur dit de ne pas s’inquiéter, que je saurai trouver leur adresse quand ils essaient timidement de m’expliquer par où passer pour les trouver. Il y a des priorités à droite partout. Mais j’ai tellement sillonné les rues avec mes potes en moto que je connais chaque intersection comme ma poche. Les propriétaires qui m’appellent sont surpris et un peu soulagés : l’agent immobilier, c’est un petit gars du quartier.

 

 

 

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