Quartier libre,

“La Vallée-du-Tir, c’était la débrouille conviviale”

Point d’ancrage des plus anciennes familles calédoniennes, la Vallée-du-Tir s’étend autour de son axe principal, la rue Edouard Unger. Visite commentée en compagnie de Jean Fandoux de l’agence immobilière Nestenn.

Avec Jean Fandoux, Nestenn
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Dans son guide de découverte du quartier, la Ville de Nouméa présente la Vallée-du-Tir comme “un écrin de verdure planté d’essences tropicales”. Une évocation bucolique pour un quartier urbain qui, disons-le sans tarder, ne jouit pas toujours d’une image idyllique. Où est le vrai, où est le faux ? On a demandé à Jean Fandoux, de l’agence immobilière Nestenn, de nous guider.

De Constantine au champs de tir

Jean est né un beau jour de 1960 au CHT (centre hospitalier territorial) Gaston-Bourret. C’est ici-même que fut posée un siècle plus tôt, le 25 juin 1854, la première pierre du fort Constantine. La Constantine, ancienne dénomination du quartier, était le nom du bateau de Tardy de Montravel, qui jeta l’ancre dans l’anse pour y installer le chef-lieu de la nouvelle colonie.

Puis, “l’anse Constantine et son bassin” furent rapidement scindés en deux vallées : N’Gou et la Thysbée. Elles sont ensuite devenues les terrains de tir des artilleurs et rebaptisées première et deuxième “Vallée-du-Tir”.

Un îlot de calme et de convivialité

Dans son architecture actuelle, le quartier est indissociable de l’Administration pénitentiaire et de ses nombreuses bâtisses édifiées pour y loger les fonctionnaires après l’installation du bagne en 1864.

Investie par les GI’s basés à la Colline aux Oiseaux lors de la Seconde Guerre mondiale, la Vallée-du-Tir est par la suite restée un havre de paix et de convivialité, comme un îlot à part dans le tumulte du développement de Nouméa.

“Les snacks vietnamiens s’animaient dès 3 heures du matin.”

C’est dans ce contexte convivial et dans cette terre d’histoire qu’est né Jean Fandoux, dont l’épopée familiale s’inscrit pleinement dans l’identité populaire et pluriethnique du quartier.

Construite pour les Jeux du Pacifique à Nouméa en 2011, la salle omnisport est aujourd’hui le bastion de la JSVDT (Jeunesse Sportive de la Vallée du Tir), où brillent notamment les équipes de basket et volley.

Jean habitait au n°6 de la rue Berthelot avec ses parents et grands-parents d’origine vietnamienne, derrière leur magasin de photographie. La maman était aussi couturière et le papa travaillait à la SLN (acteur historique du nickel). Les grands-parents tenaient un snack rue Unger, en face de l’immeuble Marie. “C’était un quartier très commerçant et vivant, nous raconte Jean. Il y avait aussi un vrai lien avec la SLN, dont les employés venaient prendre le café au lait au petit matin, dès 3 heures, accompagné de nems… dans les nombreux snacks vietnamiens.”

Planche à voile et système D

À quoi ressemblait alors la vie de la jeunesse du quartier ? “J’allais pratiquer les arts martiaux au dojo de la SLN ou jouer au billard rue Unger où je dépensais l’argent gagné à travailler dans le magasin de photographie de ma mère ou dans le snack de mes grands-parents. 50 CFP la partie à l’époque !”

Très sportif voire franchement casse-cou, passionné de motocross et d’enduro, celui que ses amis appelaient “Jean’s” a aussi profité à plein des multiples activités aquatiques à sa portée : surf, planche à voile, ski nautique… Un esprit positif, débrouillard et une énergie comme seuls les quartiers populaires peuvent voir émerger. Et c’est ainsi que l’autodidacte, certificat d’études en poche, a ouvert sa petite boutique de photographie “Photo Flash” en centre-ville, rue d’Austerlitz en face du café “Yaté”, axe principal de Chinatown où le Neobus traverse aujourd’hui, à tout juste 18 ans.

Vers un renouveau ?

Depuis son enfance, la Vallée-du-Tir a-t-elle beaucoup changé ? “Aujourd’hui, le Neobus traverse le quartier de part en part. C’est bien mais ça a aussi eu pour effet de faire mourir les petits commerces de mon enfance qui jalonnaient l’artère principale”.

La Vallée du Tir est aussi un quartier en pleine mutation architecturale, avec de nouveaux propriétaires dont les constructions remplacent peu à peu les bâtiments insalubres. Ainsi, de plus en plus de particuliers et d’entreprises prennent le pari de la Vallée-du-Tir, dont le potentiel de développement accompagné d’une redynamisation des commerces de proximité est aujourd’hui indéniable.

En digne garant de l’identité conviviale du quartier et capable de toutes les adaptations, Jean a lui-aussi évolué chaque fois que nécessaire. Pour le plus grand bonheur des clients de Nestenn, il met aujourd’hui toute sa connaissance humaine, géographique et sa grande expérience de vie à leur service.

Vous souhaitez acheter, vendre ou louer dans la Vallée-du-Tir et partout dans Nouméa ou le grand Nouméa ? C’est à Jean qu’il faut s’adresser !

 


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